8 octobre 2015
Poésie
Beaux jours d'octobre
En ces jours clairs, l'automne au rêve nous exhorte ;
On prendrait son adieu pour l'éveil du printemps,
si le bruit et le vol blessé des feuilles mortes
imitaient les chansons et les ailes d'antan.
Mais en vain nous rêvons d'avril ! Voici le temps
où l'âpre bise aura les neiges pour escorte.
Les cygnes noirs n'ont pas encor quitté l'étang,
mais déjà le grand vent d'hiver sanglote aux portes.
Ainsi semble parfois si douce la tristesse,
qu'on la prendrait pour du bonheur si, par moments,
plein de cris et chargé de larmes prohétesses,
Un vent mystérieux ne soufflait brusquement
une angoisse infinie et de proches tourments
dans l'automne doré des sereines tristesses.
Fernand Gregh
La Maison de l'enfance
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